Chaque enfant est unique, avec ses qualités, ses défauts, ses moments d'attention et ses moments de distraction. Cependant, certains comportements peuvent révéler des difficultés particulières, comme le trouble déficit de l’attention avec ou sans hyperactivité (TDAH). Ce trouble est souvent méconnu ou mal compris, mais il affecte une proportion significative d'enfants en âge scolaire.TDAH : de quoi s’agit-il“Rappelons que le TDAH concerne environ 3,5% des enfants en âge scolaire, avec une prédominance chez les garçons, explique Laurence Lefeuvre, sophrologue caycédienne à Paris et Cergy. Les filles présentent souvent des symptômes moins visibles, comme l'inattention, alors que les garçons sont plus fréquemment hyperactifs et impulsifs. Les causes exactes du TDAH demeurent partiellement méconnues, bien que l'on sache que les facteurs génétiques jouent un rôle prépondérant. Des facteurs environnementaux, tels que la consommation d'alcool ou de tabac pendant la grossesse, des naissances prématurées ou des complications périnatales, peuvent également augmenter le risque de TDAH.La prise en charge du TDAH est multidimensionnelle, combinant des interventions psychoéducatives, comportementales et, dans certains cas, médicamenteuses. La sophrologie est particulière intéressante”.
TDAH : exemplesPrenons l'exemple de Kevin. Une difficulté à rester concentré évidente. Il bondit mentalement d'une idée à l'autre, incapable d'attendre la fin des questions avant de tenter d'y répondre. Et pourtant, lorsque vient le moment de répondre, il se retrouve comme bloqué, oubliant ses pensées précédentes, manifestant sa frustration par des gestes d'impatience. Il a très envie d’apprendre, mais il semble constamment en lutte avec ses propres distractions.
Le parcours d’Alex fut bien plus tumultueux. Dès sa première année primaire, ses difficultés d'attention étaient manifestes. Des exercices qui paraissaient simples pour d'autres lui semblaient insurmontables. Sa frustration augmentait au fil des jours, exacerbée par une méthodologie d'enseignement rigide et inadaptée à ses besoins. Son comportement en classe se détériorait, suscitant des réprimandes, des punitions et même des recommandations pour un enseignement spécialisé. Un tel parcours scolaire peut avoir des répercussions durables sur l'estime de soi de l'enfant et sur sa perception de ses propres capacités.
TDAH ou pas ?
Dans un monde où les écrans dominent notre quotidien, il est facile de les accuser d'être la cause première des troubles de concentration chez les jeunes. Or, si une exposition excessive peut accentuer le problème, elle n'en est pas le seul facteur. La concentration et l'attention sont des phénomènes complexes, influencés par une myriade de facteurs allant de la génétique à l'environnement familial, on l’a vu ci-dessus, en passant par le contexte scolaire et les interactions sociales.
Les directives de l'Organisation Mondiale de la Santé recommandent qu'un enfant de moins de 5 ans ne passe pas plus d'une heure par jour devant un écran. Cette mesure vise à protéger le développement cognitif de l'enfant des effets potentiellement nocifs d'une surstimulation constante. Mais limiter le temps d'écran ne saurait suffire à résoudre les problèmes d'attention. Il est essentiel d'adopter une approche holistique, en tenant compte de la structure familiale, du niveau de stress à la maison et à l'école, des éventuels troubles du sommeil, et d'autres éléments.
Le TDAH, identifié chez près de 5,9% des enfants d'âge scolaire, se manifeste par des symptômes d'inattention, d'impulsivité, et, pour certains, d'hyperactivité. Non traité, ce trouble peut impacter gravement la vie scolaire, relationnelle et émotionnelle de l'enfant, le rendant susceptible de développer des troubles du comportement ou des addictions à l'adolescence ou à l'âge adulte. Reconnaître les symptômes et intervenir rapidement est donc essentiel pour offrir à chaque enfant la possibilité de s'épanouir pleinement.
La sophrologie caycédienne face aux troubles de la concentration et au TDAH
La sophrologie caycédienne, mise au point par le professeur Alfonso Caycedo dans les années 1960, est une méthode qui allie relaxation, respiration et visualisation pour parvenir à une meilleure harmonie entre le corps et l'esprit. Face aux troubles de la concentration, dont le TDAH, cette approche a montré sa pertinence. Plongeons dans les avantages et techniques que la sophrologie caycédienne peut offrir dans la lutte contre ces troubles.
L'intervention du sophrologue caycédien
La sophrologie caycédienne se base sur des techniques de relaxation dynamique pour amener le sujet à une meilleure connaissance de lui-même, à l’écoute de ses ressentis et à une gestion améliorée de ses émotions. Un sophrologue caycédien guide le patient à travers des séances structurées pour aider à :
1. Renforcer la concentration : À travers des exercices de respiration et de relaxation, le patient apprend à recentrer son attention sur le moment présent. Les distractions extérieures s'estompent, permettant une concentration accrue.
2. Gérer l'impulsivité : Les techniques de visualisation encouragent le patient à envisager différents scénarios et réponses. Avec le temps, cela aide à réduire les réactions impulsives, en favorisant une réflexion plus approfondie avant d'agir.
3. Réguler l'hyperactivité : Les exercices de relaxation musculaire et de respiration aident à calmer le corps, à canaliser l'énergie et à réduire l'agitation.
4. Développer la confiance en soi: En prenant conscience de ses capacités à gérer ses émotions et ses réactions, le patient développe progressivement une meilleure estime de lui.
La complémentarité avec d'autres approches
La sophrologie caycédienne ne prétend pas remplacer les traitements médicaux ou les autres formes de thérapie. Elle s'inscrit plutôt comme un complément, une corde supplémentaire à l'arc des stratégies de prise en charge du TDAH. Associée à un suivi médical, à une thérapie comportementale ou à des adaptations pédagogiques, elle peut optimiser les résultats et permettre une meilleure intégration sociale et scolaire.
“ La sophrologie caycédienne offre des outils précieux pour aborder les troubles de la concentration et le TDAH sous un angle différent, confirme Laurence Lefeuvre. En favorisant la prise de conscience de soi, la relaxation et la visualisation, elle apporte une réponse complémentaire à ces troubles. Si chaque individu est unique et que les résultats peuvent varier, l'approche caycédienne mérite sa place parmi les stratégies d'intervention face au TDAH”.