Le Corossol est un fruit à la popularité croissante, prisé pour ses nombreuses vertus. Fruit du Graviola (Annona muricata), le Corossol (Corossol graviola) est un fruit vert à la peau parcourue de picots, renfermant une chair blanche abondante et des pépins noirs indigestes. En Amérique du Sud, il n’y a pas que le fruit du graviola qui soit utilisé en médecine naturelle : les feuilles, l’écorce, la racine et même les fleurs du corossolier sont utilisées en décoction ou en infusion pour traiter de nombreuses affections. Le fruit suscite l’intérêt depuis les années 1990 pour son action anti-tumorale avérée. Explications.
Le Graviola en Amérique du Sud et dans les Caraïbes
Graviola, au Brésil. Sapotille sur l’île de la Réunion. Sapadille, en Inde. Soursop, en Anglais. Guanabana, en Espagnol. Mang-Cau, au Vietnam. Thu-Riankhaeek en Thaïlande. Voilà les noms du graviola corossol, dont l’arbre pousse essentiellement dans les zones chaudes et humides.
Le graviola est un arbre fruitier originaire d’Amérique centrale et latine. Ses feuilles, écorce et fruits sont indiqués depuis longtemps contre le diabète et des troubles similaires au rachitisme.
Au Guatemala, le jus du fruit est utilisé pour soulager les diarrhées importantes occasionnées par la dysenterie. Ce jus est également donné aux enfants pour lutter contre le scorbut dans des régions où les agrumes sont quasi-inexistants.
Dans les Caraïbes, les feuilles du graviola sont préparées en infusion contre le rhume, la quinte et les débuts d’asthme. La pulpe du fruit est donnée aux jeunes mères pour favoriser la montée laiteuse.
Au Brésil, les populations amazoniennes utilisent une décoction d’un mélange de racines et de feuilles pour contrer les effets de l’hyperglycémie chez les personnes âgées. Concrètement, la décoction agit comme un régulateur utile d’insuline pour les personnes atteintes de diabète, en même temps qu’un sédatif léger.
Au Pérou, on retrouve les mêmes infusions de feuille prisées par les Caribéens contre la congestion du nez, les maux de gorge, les bronchites et l’inflammation des muqueuses des voies respiratoires.
Aujourd’hui, l’industrie des compléments alimentaires génère un intérêt croissant autour du graviola, et notamment du Graviola bio que l’on retrouve sous forme de poudres, gélules …
Le profil nutritionnel étonnant du Graviola
Il est donc conseillé d'acheter des corossols. Le graviola corossol est un fruit pulpeux qui mesure jusqu’à 30 cm, et pèse jusque 7 kg. La pulpe est très riche en antioxydants : saponines, flavonoïdes, tanins, phytostérols, permettant de prévenir le vieillissement cellulaire et la dégénérescence neuronale. Elle renferme également des taux intéressants de vitamine C, ce qui tend à confirmer l’utilisation autochtone contre le rachitisme et le scorbut.
Suivant l’origine, sa pulpe peut être consommée comme salade. Le corossol asiatique a un goût très légèrement aigre et une chair peu juteuse, tandis que celui d’Amérique du Sud est très sucré et juteux. L’arbre ne pousse que dans les régions chaudes et humides, raison pour laquelle le graviola ne parvient en Europe que sous forme surgelée ou normalisée (gélules, poudres, extraits labellisés graviola bio). La valeur calorique n’est pas très élevée : à peine 70 kCal pour 100 g de fruit.
Les vertus anti-cancéreuses du Graviola
L’étude de référence sur l’action anti-tumorale du graviola est celle menée à l’Université de Purdue entre 1995 et 1997. Elle portait sur les principes actifs spécifiques : les Actogénines cytototoxiques. L’auteur de l’étude est Jerry McLaughlin, chercheur au Laboratoire de Chimie et Pharmacologie de l’Université de Purdue (Indiana).
Le programme de recherche a mis en évidence l’action des actogénines en tant qu’inhibiteurs de cellules tumorales, notamment les souches résistantes à la chimiothérapie, avec un effet neutre sur les cellules saines.
Les résultats de l’étude ont fait l’objet d’une controverse depuis leur publication au Journal of Natural Products (1996). Ils mettent en évidence l’action de certaines actogénines comme « 10 000 fois plus actives » sur les cellules cancéreuses qu’un composant chimio thérapeutique classique, l’Adriamycine, utilisée notamment sur des versions malignes du cancer du côlon.
Une contre-étude menée par J. McLaughlin en 1997 a confirmé cette action, quoique nuancée cette fois par le fait que l’action des actogénines ait été testée essentiellement in vitro. Les essais in vivo, sur des souris, auxquelles ont été greffées des tissus cancéreux, ont confirmé cette action inhibitrice et immunitaire ciblée : certaines actogénines (dont l’Uvaricine) inhibent une enzyme – la NADHT-Oxydase – qui permet aux cellules tumorales de se multiplier.
D’autres bienfaits mis en évidence par des études scientifiques
L’étude de l’Université de Purdue n’est pas isolée. Depuis les années 1990, ce ne sont pas moins de 100 études qui ont été menées aux Etats-Unis, en Asie et en Europe sur l’intérêt thérapeutique du graviola. Les résultats confirment le potentiel thérapeutique étonnant de l’arbre et de son fruit : puissante action antibactérienne et antivirale (notamment contre les souches HSV1 et 2 de l’herpès), anti-inflammatoire (arthrites aiguës), contre l’hypertension (inhibe les vasoconstricteurs), activité intéressante contre les parasites intestinaux, protection du foie et régulation de la sécrétion biliaire.
En 2015, le département de Chimie de l’Université de Kuala Lumpur a regroupé ces études éparses et a publié un état de la littérature sur l’Annuna muricata et son potentiel thérapeutique. Le cancer est la maladie la plus citée, contre lequel les Actogénines, composés actifs propres à la famille végétale des Annonacées, seraient particulièrement efficaces. L’action la plus spectaculaire des actogénines est donc une action mutagénique : inhiber la réaction enzymatique produisant la NADH-Oxydase, enzyme-clé dans la synthèse de l’Adénosine Triphosphate (ADP), bloquer la production d’énergie des cellules tumorales, les priver des ressources nécessaires à leur multiplication au sein des cellules saines.